Oh je sens que je vais me faire engueuler par certaines...
Oui, je sais, la monomanie c'est mal, je sais, refaire toujours la même chose c'est nul, je sais, vous allez tous déserter le blog et je vais me maudire, je sais, JE SAIS!
Malgré tout ça, j'ai récidivé dans la Cassis shawlette.
J'entends d'ici des bâillements au fond de l'assistance, des murmures de reproches, des "elle nous gonfle avec sa shawlette à la con".
Mais j'ai une excuse de taille.
Je vous jure.
Faut m'écouter!!!!
Vous vous rappelez que j'ai crâné avec mon châle vénitien? Mes mille heures de train? Mon tricot sur terrasse avec vue?
Bon hé bien en rentrant d'Italie, j'ai eu l'agréable surprise de constater que mon salon était en proie à une invasion - que dis-je, une infestation! - de puces de plancher.
Non, je vous jure c'est pas une connerie. Et je vous jure que c'est une plaie inimaginable.
À l'heure où je vous parle, le fléau est maîtrisé (je crois, mais la vigilance reste de mise).
Toutefois, il nous a fallu un mois de guerre quotidienne et sans merci pour venir à bout de cette saloperie monstrueuse qu'est la puce.
Vous savez qu'elle peut survivre jusqu'à une température de 50 degrés?
Qu'une larve peut rester dormante jusqu'à six mois dans votre habitat?
Qu'elle affectionne la chaleur et les recoins sombres?
Qu'elle peut pondre JUSQU'A 50 OEUFS PAR JOUR, LA GARCE!!!!
Ouais, feriez bien d'aller passer l'aspirateur chez vous au lieu de vous moquer!
Ce parasite existerait sur terre depuis 165 millions d'années et Wikipédia nous informe qu'elle aurait peut-être même enquiquiné... les DINOSAURES!!!
La puce est un monstre increvable!
Bien entendu, il a fallu traiter maintes fois les pièces touchées (le machin a proliféré au fil des semaines) et nettoyer consciencieusement la baraque entière tous les jours pendant tout ce temps. Et par "consciencieusement", j'entends chaque latte de parquet, chaque fente de plinthe, chaque fissure, chaque millimètre de meuble, chaque rainure de lambris.
Aspirateur, serpillère, anti-puces chimiques, fumigènes, vinaigre blanc, chants vaudous, passage du chat au peigne fin...
Et ce, chaque jour.
Vous imaginez l'horreur?
Et qui c'est qui stockait sa laine dans de jolis paniers en osiers pleins de fissures, ouverts aux yeux de chacun, des multitudes de pelotes aux innombrables recoins sombres et chauds, dans ce putain de salon???
(Rappelez-vous...):
Autant vous dire que mon stock de laine a subi un régime amincissant draconien.
Quasiment tout est parti à la poubelle... Au départ, j'ai simplement stocké mes pelotes dans des sacs à la cave en les apsergeant d'antipuces, mais quand je me suis rendu compte un mois plus tard que les salopes étaient toujours là, j'ai vu rouge! J'ai gardé uniquement les cadeaux et les pelotes précieuses (mais je n'en ai quasiment pas).
Et qu'ai-je fait avec ces quelques pelotes restantes?
Hé bien j'ai eu une idée de génie. Comme quoi, face à l'adversité, l'esprit humain est capable de prouesses.
Je les ai mises dans des sacs hermétiques et je les ai rangées au congélateur.
Ouais, ouais, j'ai cryogénisé mes puces!!!! Comme le scientifique dans Jurassic Park avec l'ADN de dinosaure contenue dans un moustique! Mais si, rappelez-vous:
Sauf que moi, je n'avais pas l'intention de garder mes puces au frais pour les réssuciter dans 160 millions d'années (elles n'ont pas besoin de moi pour ça et survivront bien plus longtemps que nous, après l'explosion du soleil). Mais j'avais étudié de près la question de la puce et découvert son point faible: le froid.
Donc hop, 48h au congélo pour mes pelotes rescapées du drame.
Ensuite, un jour de beau temps (et le trouver n'a pas été la tâche la plus simple de cette expérience...), j'ai étalé un drap blanc dans le jardin (oui, oui, à ce stade j'étais complètement cinglée), secoué mes pelotes au-dessus dans l'espoir de voir s'en détacher des dizaines de cadavres (ça ne s'est pas vraiment produit) et pour éviter de psychoter ensuite pendant mes tricots en m'imaginant avec des cadavres de puces plein les doigts, j'ai sorti le bon vieil Electrolux superpuissant (armé d'un sac aspirateur neuf dans lequel j'avais glissé un collier antipuces, on ne prend aucun risque) et j'ai tout aspiré pendant une éternité.
Bon, là, je dois avouer que j'étais pas fâchée d'avoir jeté 95% de mon stock parce que j'ai quand même d'autres choses à faire dans la vie, merde.
N'empêche que (et on en vient au sujet qui nous intéresse) je me suis retrouvée bien dépourvue quand la bise fut venue. Pas le moindre morceau de fil à me mettre sous l'aiguille! Car mon stock rescapé ne me permettait pas vraiment de tricoter un ouvrage à proprement parler.
Et pas vraiment le temps de tricoter non plus avec tout ça....
Voilà qu'après une nuit passée à rêver de puces (je vous jure que j'ai frôlé la démence), et alors que je me rendais pour la 12e fois à la jardinerie faire le plein d'armes chimiques pour liquider l'ennemi, je suis tombée sur leur rayon laine.
Et là, j'ai eu comme une bouffée d'espoir. J'ai entrevu un avenir radieux où je pourrais de nouveau me déplacer pieds nus sans craindre les piqûres, vivre sans me scruter les chevilles 12000 fois par jour avec l'angoisse de découvrir une de ces saloperies en train de me sucer le sang jusqu'à la moelle et mettre un terme à mes tête-à-tête avec l'aspirateur. Bref, j'ai été prise d'un furieux besoin de tricoter.
J'ai donc acheté deux pelotes de coton et me suis plongée dans un modèle réconfortant et bien connu, un plaisir facile et immédiatement accessible, l'équivalent tricotesque de la tablette de chocolat spécial situation de crise: la Cassis Shawlette.
Et il est bien possible que ce tricot m'ait évité la psychose.
Ça, et le petit blanc, bien sûr.
(Après tout, cassis et petit blanc, ça fait un bon apéro.)
Franchement, c'est pas une excuse en béton, ça?
La prochaine fois, ben je sais pas ce que vous aurez.
Je vous parlerai peut-être de mon invasion de fourmis dans la salle de bains.
Ou des mites qui peuplent mon placard.
Ou de ma foutue piqûre de tique.
Ou peut-être que d'ici là j'aurai viré pyromane et que je me serai débarrassée à l'aide d'un bidon de kérosène et d'une allumette de tous ces insectes qui me pourrissent la vie.
Oui, je sais, la monomanie c'est mal, je sais, refaire toujours la même chose c'est nul, je sais, vous allez tous déserter le blog et je vais me maudire, je sais, JE SAIS!
Malgré tout ça, j'ai récidivé dans la Cassis shawlette.
J'entends d'ici des bâillements au fond de l'assistance, des murmures de reproches, des "elle nous gonfle avec sa shawlette à la con".
Toujours la même, Cassis Shawlette, donc, disponible en français et gratuitement sur Ravelry. Tricoté ici avec deux pelotes de coton Natura de DMC. |
Mais j'ai une excuse de taille.
Je vous jure.
Faut m'écouter!!!!
Vous vous rappelez que j'ai crâné avec mon châle vénitien? Mes mille heures de train? Mon tricot sur terrasse avec vue?
Bon hé bien en rentrant d'Italie, j'ai eu l'agréable surprise de constater que mon salon était en proie à une invasion - que dis-je, une infestation! - de puces de plancher.
Non, je vous jure c'est pas une connerie. Et je vous jure que c'est une plaie inimaginable.
À l'heure où je vous parle, le fléau est maîtrisé (je crois, mais la vigilance reste de mise).
Toutefois, il nous a fallu un mois de guerre quotidienne et sans merci pour venir à bout de cette saloperie monstrueuse qu'est la puce.
Vous savez qu'elle peut survivre jusqu'à une température de 50 degrés?
Qu'une larve peut rester dormante jusqu'à six mois dans votre habitat?
Qu'elle affectionne la chaleur et les recoins sombres?
Qu'elle peut pondre JUSQU'A 50 OEUFS PAR JOUR, LA GARCE!!!!
Ouais, feriez bien d'aller passer l'aspirateur chez vous au lieu de vous moquer!
Ce parasite existerait sur terre depuis 165 millions d'années et Wikipédia nous informe qu'elle aurait peut-être même enquiquiné... les DINOSAURES!!!
La puce est un monstre increvable!
Bien entendu, il a fallu traiter maintes fois les pièces touchées (le machin a proliféré au fil des semaines) et nettoyer consciencieusement la baraque entière tous les jours pendant tout ce temps. Et par "consciencieusement", j'entends chaque latte de parquet, chaque fente de plinthe, chaque fissure, chaque millimètre de meuble, chaque rainure de lambris.
Aspirateur, serpillère, anti-puces chimiques, fumigènes, vinaigre blanc, chants vaudous, passage du chat au peigne fin...
Et ce, chaque jour.
Vous imaginez l'horreur?
Et qui c'est qui stockait sa laine dans de jolis paniers en osiers pleins de fissures, ouverts aux yeux de chacun, des multitudes de pelotes aux innombrables recoins sombres et chauds, dans ce putain de salon???
(Rappelez-vous...):
Mmm, et tellement bien rangé, en plus... |
Autant vous dire que mon stock de laine a subi un régime amincissant draconien.
Quasiment tout est parti à la poubelle... Au départ, j'ai simplement stocké mes pelotes dans des sacs à la cave en les apsergeant d'antipuces, mais quand je me suis rendu compte un mois plus tard que les salopes étaient toujours là, j'ai vu rouge! J'ai gardé uniquement les cadeaux et les pelotes précieuses (mais je n'en ai quasiment pas).
Et qu'ai-je fait avec ces quelques pelotes restantes?
Hé bien j'ai eu une idée de génie. Comme quoi, face à l'adversité, l'esprit humain est capable de prouesses.
Je les ai mises dans des sacs hermétiques et je les ai rangées au congélateur.
Ouais, ouais, j'ai cryogénisé mes puces!!!! Comme le scientifique dans Jurassic Park avec l'ADN de dinosaure contenue dans un moustique! Mais si, rappelez-vous:
Sauf que moi, je n'avais pas l'intention de garder mes puces au frais pour les réssuciter dans 160 millions d'années (elles n'ont pas besoin de moi pour ça et survivront bien plus longtemps que nous, après l'explosion du soleil). Mais j'avais étudié de près la question de la puce et découvert son point faible: le froid.
Donc hop, 48h au congélo pour mes pelotes rescapées du drame.
Ensuite, un jour de beau temps (et le trouver n'a pas été la tâche la plus simple de cette expérience...), j'ai étalé un drap blanc dans le jardin (oui, oui, à ce stade j'étais complètement cinglée), secoué mes pelotes au-dessus dans l'espoir de voir s'en détacher des dizaines de cadavres (ça ne s'est pas vraiment produit) et pour éviter de psychoter ensuite pendant mes tricots en m'imaginant avec des cadavres de puces plein les doigts, j'ai sorti le bon vieil Electrolux superpuissant (armé d'un sac aspirateur neuf dans lequel j'avais glissé un collier antipuces, on ne prend aucun risque) et j'ai tout aspiré pendant une éternité.
Bon, là, je dois avouer que j'étais pas fâchée d'avoir jeté 95% de mon stock parce que j'ai quand même d'autres choses à faire dans la vie, merde.
N'empêche que (et on en vient au sujet qui nous intéresse) je me suis retrouvée bien dépourvue quand la bise fut venue. Pas le moindre morceau de fil à me mettre sous l'aiguille! Car mon stock rescapé ne me permettait pas vraiment de tricoter un ouvrage à proprement parler.
Et pas vraiment le temps de tricoter non plus avec tout ça....
Voilà qu'après une nuit passée à rêver de puces (je vous jure que j'ai frôlé la démence), et alors que je me rendais pour la 12e fois à la jardinerie faire le plein d'armes chimiques pour liquider l'ennemi, je suis tombée sur leur rayon laine.
Et là, j'ai eu comme une bouffée d'espoir. J'ai entrevu un avenir radieux où je pourrais de nouveau me déplacer pieds nus sans craindre les piqûres, vivre sans me scruter les chevilles 12000 fois par jour avec l'angoisse de découvrir une de ces saloperies en train de me sucer le sang jusqu'à la moelle et mettre un terme à mes tête-à-tête avec l'aspirateur. Bref, j'ai été prise d'un furieux besoin de tricoter.
J'ai donc acheté deux pelotes de coton et me suis plongée dans un modèle réconfortant et bien connu, un plaisir facile et immédiatement accessible, l'équivalent tricotesque de la tablette de chocolat spécial situation de crise: la Cassis Shawlette.
Et il est bien possible que ce tricot m'ait évité la psychose.
Ça, et le petit blanc, bien sûr.
(Après tout, cassis et petit blanc, ça fait un bon apéro.)
Franchement, c'est pas une excuse en béton, ça?
La prochaine fois, ben je sais pas ce que vous aurez.
Je vous parlerai peut-être de mon invasion de fourmis dans la salle de bains.
Ou des mites qui peuplent mon placard.
Ou de ma foutue piqûre de tique.
Ou peut-être que d'ici là j'aurai viré pyromane et que je me serai débarrassée à l'aide d'un bidon de kérosène et d'une allumette de tous ces insectes qui me pourrissent la vie.
Et bien, il s'en passe des choses par chez toi !
RépondreSupprimerMerci pour ce grand moment de rigolade (pour moi) à te lire ! Mais je vois très bien de quoi tu parles, j'ai eu le même genre de problème dans notre ancienne maison alors je compatis.
Je te souhaite plein de douceur et de tranquilité dans ta maison nickel et débarassée de ses parasites.
Et vive le réconfortant Cassis shawlette !
Bises.